Le 22 mars 1850, une journée à marquer d’une pierre noire pour Husseignies……..

La Société des 24 Actions possède plusieurs puits à Quaregnon. Elle cherche à améliorer l’éclairage dans les galeries et obtient l’autorisation d’essayer un système au gaz.

À plus de 250 mètres de profondeur, une machine produit du gaz à partir du charbon : les fumées sont évacuées par un puits d’aération spécifique et le gaz est transporté au moyen de gros tuyaux.

Le système fonctionne parfaitement jusqu’à ce 22 mars 1850 à 8 heures du soir : un des gazomètres situé à 250 mètres sous le sol explose dans le puits Marie-Joseph du charbonnage du Rieu-du-Cœur.

Il y a 76 mineurs tués.

Parmi ces 76 tués, il y a 6 jeunes hommes de Huissignies dont 2 frères !

Les mineurs ont payé un lourd tribu à l’industrie charbonnière ; on estime à 40.000 le nombre de morts en Belgique, essentiellement à cause des explosions du gaz « grisou ». (*)

Le 1er juillet 1850, le Bourgmestre Casimir Fouquemberg recevra de l’échevin de l’état civil de la commune de Quaregnon les actes de décès des disparus, délivrés le 11 mai de la même année.

Il s’agit de :

Peltier Jean Baptiste 30 ans et Peltier François Joseph 24 ans, fils de Bruno et de Rutteau Marie Désirée.

Labie Benoit 33 ans fils de Jean Baptiste et de Dobchies Catherine.

Labie Magloire 33 ans fils de Pierre Joseph et de Nopenaire Marie Désirée.

Becque Alphonse 23 ans fils de Pierre Joseph et de Stassart Ferdinande.

Potiez François Joseph 30 ans fils de Pierre Joseph et de Leurs Marie Thérèse.

Tous charbonniers célibataires.

Sources : Archives de l’état civil des décès de Husseignies numérisées via le site des archives de l’état.

Portail wallonie.be, connaître la Wallonie… http://connaitrelawallonie.wallonie.be/fr/histoire/timeline/22-mars-1850-76-mineurs-victimes-dune-explosion-singuliere-quaregnon#.YbsNmGjMKM8

http://www.fossiliraptor.be/carbonifereexploitationminiere-5.htm

(*) Le grisou est en fait du méthane à 99,5%, plus léger que l’air, inodore et incolore.  Il s’accumule au toit de la galerie et à pression et température ordinaires, les teneurs limites d’inflammabilité sont de 5,6 à 14 %. Le mélange air-grisou est très explosif à des teneurs de 5 à 15 % de grisou.
Plus la mine est profonde, plus le grisou pose de problèmes car il est plus difficile de l’extraire.

Le coup de grisou est donc une explosion accidentelle de gaz dans une mine. 

Il s’agit d’un accident souvent mortel, et très redouté des mineurs ; il est en général aggravé par un effondrement des galeries.

Ovide Canseliet, un entrepreneur culturel et associatif hors norme…….

En avril dernier, Ovide tirait sa révérence après une vie riche en engagement, en particulier au service de la vie associative et culturelle du village. Il est de notre devoir de lui rendre un hommage mérité et retracer ce parcours impressionnant .

Né en 1927 à Ellignies-Sainte –Anne, Ovide grandit dans l’atmosphère de la salle des fêtes du village tenue par ses parents au quartier Sante-Anne. C’est dans ce creuset rural qu’il  nourrira  cette passion pour les sociétés locales diverses  qui ponctuent les loisirs des villageois. Après avoir effectué son enseignement secondaire à Péruwelz, il ponctuera son parcours scolaire d’un régendat en mathématiques à l’école normale de Mons.

Après la seconde guerre, les circonstances de la vie amoureuse conduisent Ovide à quelques kilomètres, vers le village de Huissignies où il s’établira, y fondera une famille et où s’épanouira toute son énergie pour l’associatif et le culturel…..

La fanfare

1952… la fanfare est mal dans sa peau, les membres se désunissent, l’envie n’y est plus, le ressort est au bord de la rupture mais le 50ème anniversaire de la phalange sera une sorte de renaissance grâce au sursaut d’une nouvelle structure autour du Président Edouard Trufin, médecin du village natif de Huissignies. Dans cette nouvelle équipe, une personnalité jeune et moderne émerge; excellent musicien, pédagogue, rassembleur, plein d’imagination…. c’est Ovide, il est l’homme du renouveau de la fanfare et sera l’homme du progrès de cette dernière.

La fanfare en août 1952 – Ovide au 2ème rang

Il en deviendra le chef en 1956. Sous sa baguette, la société progresse pour atteindre en 1962, la 1ère catégorie de l’IPEL.

Sous son impulsion et avec la générosité de la population, la société s’équipe d’uniformes bordeaux et beiges, apparaissent des clairons et des batteries et tous les instruments sont remis à neuf.

 En 1964, un autre homme dynamique viendra épauler Ovide dans ses œuvres, c’est augustin Davister qui créera la phalange  des majorettes qui sera en constante progression dans les décennies à venir. La fanfare connait alors un succès considérable au-delà des frontières, consolide une réputation qui est encore la sienne aujourd’hui. Il faut aussi souligner le rôle de Charles Mariaule qui fut une cheville ouvrière importante de la phalange!

En 1988, suite à la perte brutale de sa fille aînée Marie-Luce, Ovide fera un pas de côté mais restera néanmoins vice-président et proche de la marche en avant de la société.

Ovide et son comité en 1963

Le Musée de la vie rurale

1980, sous l’impulsion d’Ovide, se crée l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine. Le but étant de collectionner et préserver les objets et témoins du passé, vitaux pour nos ancêtres, et aussi autant que possible entretenir et pérenniser l’historique du village.

Une première exposition d’anciennes photos connut un franc succès en 1982. Elle sera suivie par la réalisation d’un montage audio visuel racontant l’histoire des rues et lieux dits du village, cet évènement connut également le même succès. 

L’adhésion et l’engouement de la population fut immédiat et dépassa les limites du village, si bien que l’équipe soudée autour d’Ovide créera en 1985 le premier Musée de la vie Rurale grâce au concours, il faut aussi le souligner, de la famille Degand qui cèda une partie de sa propriété. D’année en année, grâce aux dons de généreux sympathisants, les collections s’amplifient et nécessitent de plus en plus d’agrandissements.   

En 1997, l’administration communale saisit l’opportunité d’acheter une ancienne ferme typique à la Rue Augustin Melsens  qui conviendra superbement à sa nouvelle vocation. Elle deviendra définitivement le siège du musée tel qu’on le connait aujourd’hui.

 Le nombre d’heures qu’Ovide, secondé par une équipe de la même génération, consacra à la restauration du matériel et objet divers est impressionnant.  

Pendant presque 40 ans,Ovide restera le dynamique Président de cette active association qui multiplie de nombreuses activités annuelles.  

Le centre culturel La Marcotte

Début des années 70, les salles des fêtes  du village, à savoir « Le Salon du Trieu » et « La Marcotte » étaient en voie de vétusté; le village étant riche en associations diverses, il était temps de prévoir un nouveau plan. Ovide en était particulièrement conscient !

Jeanne André, alors bourgmestre du village, proposa  au collège communal que l’administration achète les bâtiments de la Marcotte ; l’acquisition ne se fit pas sans difficulté et fut finalement admise en conseil communal le 18/12/73.

Si tôt l’achat réalisé, un groupe de bénévoles soucieux de l’avenir socio-culturel de la commune sous la houlette d’Ovide ( Raymond Coulon, Marcel Labie, Jeanne André, Marcel Diricq, Jean Mary), se mit à l’ouvrage, tout en permettant la poursuite des quelques activités que les locaux vétustes autorisait. Ce comité entreprit les démarches nécessaires afin de se faire reconnaître, comme Centre Culturel agréé,

C’est le 1er juillet 1974, que le Centre Culturel fût reconnu comme « organisation locale indépendante d’éducation permanente ».

Cette première étape permettait maintenant à la commune d’entamer les travaux d’aménagement nécessaires, le projet ébauché par Marcel Diricq fût concrétisé par l’architecte Borgies de Leuze et approuvé au Conseil communal .

En octobre 1976, au lendemain des premières élections communales des fusions et à la veille de la ducasse, moment fort à l’époque dans la vie du village, Mme André qui allait au 1/1/77 se retrouver dans l’opposition à la Ville de Chièvres, n’ayant toujours pas reçu la permission de commencer les travaux, fit de force, démolir la vieille scène de la Marcotte.

Cet acte audacieux était le point de non retour, ses successeurs politiques étant mis sur le fait accompli de devoir achever  les travaux; ces derniers  débutèrent en janvier 77 et furent achevés pour la kermesse 78.

Le 10 septembre 78, sous l’impulsion de Jean-Marie Brooms, échevin de la culture, une assemblée générale de toutes les sociétés du village est organisée, un comité de gestion est mis en place. 

Le 1/1/79, le comité prit possession des locaux: trois salles vides, son premier acte consista à contracter un emprunt afin d’acheter un rideau de scène, des appareils de cuisine et du mobilier, la vaisselle lui fût offerte par la société de balle pelote qui arrêtait ses activités.

De grandes festivités furent mises sur pied le Week-end du 1er mai 79 pour marquer l’ouverture et fêter le 5ème anniversaire de la reconnaissance officielle du Centre, l’engouement des nombreuses sociétés fût tel que chacune voulut organiser une activité.

 Ainsi fut mis sur rail le Centre Culturel, ensuite en plus sportif, de « La Marcotte », Ovide en fut un des rouages essentiels.

Cet homme charmant et attachant, passionnant et passionné, aimait raconter l’histoire, son histoire et commentait volontiers les rubriques de Huissignies Rétro; il restera à jamais gravé dans l’histoire  du village et  dans la mémoire  de ceux qui l’ont côtoyé …Il repose au cimetière de Huissignies.

Husseignies, une autre cité d’Arenberg……

Introduction

La famille d’Arenberg constitue un lignage aristocratique d’envergure internationale dans l’Europe du 19ème siècle et de l’ancien régime. Dans les dernières années de l’ancien régime (antérieures à 1794), la maison d’Arenberg figure au 1er rang de la noblesse des Pays Bas autrichiens: ses immenses propriétés, son palais bruxellois (Le Palais d’Egmont), ses châteaux d’Enghien et d’Heverlee, leur mécénat qu’ils exercent sur la scène artistique et intellectuelle leur confèrent une position exceptionnelle que les affres de la Révolution ne remettront guère en question.

La Seigneurie de Husseignies échoit à la Maison d’Arenberg suite au décès de Marguerite de Lalaing en 1650.

Proper Louis D’arenberg (1785-1861)

Le relevé partiel, sur base des matrices cadastrales Popp de 1850, des propriétés Arenberg situées sur le territoire de la Belgique actuelle, totalisait 11.225 hectares de superficie de biens dont 6049 hectares de bois et forêts de feuillus et résineux. 

Qui possède la terre, possède également la puissance et le pouvoir sur les communautés rurales qui y vivent. Contrôler la terre et les bois, c’est disposer de moyens de pression efficaces sur les fermiers, sur les petits artisans (sabotiers, charbonniers, scieurs de long, entrepreneurs de construction…etc) et sur tous les nécessiteux auxquels l’autorisation de pénétrer dans les bois pour y ramasser le bois mort, les fruits sauvages, pour y couper l’herbe et autres libéralités, permettait de survivre.

Il est à mentionner que la Maison d’Arenberg possédait également de nombreuses seigneuries dans le sud de la Hollande, le nord de la France, le Luxembourg et l’Allemagne de l’ouest.

Leurs biens sur Husseignies

En 1850, sur Husseignies, la superficie totale des biens d’Arenberg se chiffre à 234 hectares dont 65 hectares de bois; soit plus d’un tiers de la superficie du village. (Matrice cadastrale du plan Popp)

A la fin de l’ancien régime, cette superficie s’élèvait même à 247 hectares compte tenu des « communs », biens traditionnels de la seigneurie, soit la rue de la Quemogne et les warechais (Trieu, Bas Trieux), le chemin de la Cour et le vivier. 

Exemple de communs appartenant à la Seigneurie dans l’ancien régime: le chemin de la cour (Rue de la Cour) et le chemin de Beloeil à Ath (Rue de la Quemogne). Ces chemins étaient bordés d’arbres qui appartenaient bien sûr à la Seigneurie.

*Plan parcellaire de Husseignies avec les propriétés du Duc d’Arenberg – Cartesius (Partie en rose, vert et rouge pour les bâtiments) : En cliquant sur l’ensemble du lien ci-dessous, vous devriez accéder à la carte des biens de la Maison d’Arenberg sur Husseignies. https://search.arch.be/imageserver/topview.php?FIF=510/510_0713_000/510_0713_000_01104_000/510_0713_000_01104_000_0_0001.jp2

Les terres (160 Hectares)

Elles se situent globalement au nord et à l’ouest du village et sont issues du défrichement (ou dérodation) progressif de la surface boisée primitive; laquelle dérodation s’opéra surtout à partir au 18ème siècle. 

On note :

Le bloc des terres issues du défrichement des Bois de Canteleux à la limite de Beloeil et d’Ellignies Sainte Anne:

Le bloc dit du Bois du Cron Chêne (à gauche en haut de la Djeffe direction Blicquy) dont la dérodation s’opéra  également fin 18ème. Anciennement, à cet endroit, y trônait un chêne majestueux foudroyé par un orage au début des années 70.

D’autres blocs de terre aux lieux-dits : Mont Bruneau, Escloperie, Camp Sintin, L’Enfer, Cannelette.

Les fermages qui résultent de ces dérodations peuvent être consultés aux archives de « La fondation d’Arenberg » à Enghien.

Un défrichement bien géré par la Maison d’Arenberg comme en témoigne ce document (Site des archives de l’état)

Les bois (65.61 hectares)

La partie dite Bois de Husseignies anciennement Bois de la Rosière sur la carte Ferraris, situé au nord, en haut de la Djeffe, à droite de la route vers Blicquy (route soulignée en gras sur la carte ci-dessous) et sur le versant descendant de celle-ci. Cette partie sera défrichée dans la seconde partie du 19ème.

On peut résumer la politique forestière de la Maison d’Arenberg comme suit : la conservation et la valorisation du capital ligneux en s’entourant de sylviculteurs et de régisseurs compétents, en établissant des plans de gestion des forêts, en régularisant les coupes nécessaires, en introduisant des essences exotiques, en créant des voiries forestières et canalisant les eaux, en créant des pépinières et en annonçant les ventes de coupe via la presse locale (en ce qui nous concerne les ventes de bois sont publiées dans L’Echo de la Dendre et l’Observateur). La politique de défrichement sera axée surtout sur les parties de bois isolées et moins rentables ou le long des chemins . Les parcelles defrichées (ou dérodées) seront données en location aux fermiers locaux. 

Le Castelet (ou Bastionnet) (communément appelé « Château Malaise)

Le castelet était la demeure du régisseur (ou bailli) du Duc d’Arenberg; il est situé à la rue de la Cour.

Extrait de la matrice cadastrale du plan Popp (Liste des propriétaires avec les relevés de leurs propriétés foncières bâties et non bâties) : 109 Maison (Castelet) /108 Jardin 41.60 ares /110 Bâtiment rural (Grange) / 111 Verger (2Ha 94) / 107 Etang 21.7 ares / 104 Jardin 11.40 ares / 105 Prés 117 ares / 313 pré 45.10 ares / 315 Terre 38.60 ares

A la mort de Prospère-Louis duc d’Arenberg, le notaire Vandenhouten procède le 7 septembre 1863 au partage de ses biens; le bastionnet revient à la princesse Elisabeth Thérèse Engelberte Leonarda Borghese ou Aldobrandini qui le revend à Florimond Malaise et à ses enfants suivant acte reçu par le notaire Le Tellier d’Ath le 23 février 1871. La princesse est la fille de Marie-Flore d’Arenberg, elle a épousé son Excellence Don Filippo, Prince Lancelloti, propriétaire à Rome. Le moulin à eau et probablement les terres feront aussi partie de l’héritage de la Princesse italienne acté à Ath la même date. (à déterminer aux archives de l’état de Tournai)

Armoiries d’Arenberg au Castelet de Huissignies

Le moulin à eau situé sur la Hunelle

Chaque seigneurie avait son moulin soit à vent soit à eau. Le moulin dit banal servait à moudre les céréales  afin de fabriquer de la farine, matière de base essentielle à la fabrication domestique du pain . Il fallait payer une taxe (banalité) pour utiliser le moulin.

Le moulin était situé à la rue des Hauts Arbres : 595 Maison / 596 Moulin

Sous le régime français et les lois révolutionnaires, le Duc d’Arenberg perdit ses titres et privilèges ainsi que la banalité du moulin, mais resta propriétaire de l’ensemble des biens.

La ferme Delestray

A la rue Joseph Lizon (Anciennement Rue du Pont Goret ou sur les cartes « Chemin de Basècles à Ath »)

408 Maisons (3 bâtiments distincts) / 409 Jardin 4 ares / 421 Verger 38 ares

Sources: La Maison d’Arenberg (Bertrand Goujon), Les biens immobiliers des ducs d’Arenberg dans les anciens Pays-Bas (P-A Tallier). Site des Archives de l’état en Belgique (Cartes et plans de la Famille d’Arenberg). Archives de la Fondation d’Arenberg (Enghien)

Les patronymes au 18ème siècle à Husseignies Ladeuze…..

Relevé basé sur l’index des régistres paroissiaux des décès pour les paroisses de Huissignies Ladeuze; les 2 villages ne possèdaient qu’une église commune (celle de Huissignies et ce jusque 1846 année d’inauguration de l’église de Ladeuze). Les 2 paroisses étaient gérées par un curé aidé d’un chapelain (ou Vicaire dit Mandati Pastoris); ces derniers étaient en charge de tenir les régistres des naissances, des mariages et des décès. Suite à l’annexion des Pays Bas autrichiens auxquels nous appartenions par la France, la Convention française du 29 prairial an IV (17 juin 1796)  clôture définitivement la tenue des registres paroissiaux qui n’ont plus aucune valeur juridique. Depuis cette date, la tenue des registres de l’état civil est dans les attributions du collège communal.

Patronymes les plus courants par ordre décroissant sur un nombre total de 479 décès:

Duquesne (ou Duquenne) 80
Capelle (ou Capel) 62
Laurent 60
Labie (ou Labby,Laby,Labbye) 57
Brouillard (ou Brouillart, Broullard, Brouliart) 56
Coulon 55
Massy (ou Massi) 51
Picron  47
Cauchie ( ou Cauchy,Cauchies) 46
Destrain (ou Detrain) 45
Dupond (ou Dupont) 40
Carlier 34
Dubois 31
Renard 30
Overlau (Overleau, Ouverleau) 29
Dath 28
Aupaix (ou Opaix) 28
Masson 26
Miroir 24
André 24
Jaivenois ( ou Jayvenois, Gevenois) 23
Gosselin (ou Gosselain) 22
Legrand 22
Noppenaire (ou Nopenair, Nopenaire) 21
Dufrasne (ou Dufranne) 20
Cousin 19
Broquet 19
Meurant 19
Caudron 18
Crucq (ou Cruq) 17
Deltour 17
Duvivier 14
Populaire 14
Paul 13
Debraquelaire 13
Vertenoeil ( ou Verteneuil) 13
Larivier 12
Leclercq (ou Leclerq) 12
Corbisier 12
Brassart 12
Laventure (ou Lavanture) 12
Delestray (ou Delestrais, Delestrée) 11
Moulin 11
Fontaine 11
Autres: Baugnies (Bougnies), Bleau, Degouys (Degoui,Degoy), Bonte (Bonde), Negleputte, Foveau (ou Foviau), Vanus, Delhaye, Maufroid, Medart (Medard), Lenclu (ou Lenclud), Delaunois, Malaise, Maton, Trufin, Delcourt, Vivier, Saligot, Quertinier (ou Kertinier), Lefebvre (Lefevre), Lequeux, Martin, Chevalier, Daubechies, Decourty, Ducoron, Dubuisson, Lemaire, Marbaix, Mayeur, Ninove, Neruez, Picart, Potiez, Roland, Tondeur.

La grande majorité de ces patronymes se retrouve toujours dans notre population régionale actuelle.

Hormis le nom de Negleputte (famille d’origine enghiennoise), on ne trouve pas encore de patronyme à consonance flamande. L’exode flandrien pour fuir la pauvreté rurale débutera vers 1865, époque d’une première crise agricole. Certains flandriens participeront également au terrassement du canal Blaton Ath et s’installeront dans notre région après y avoir rencontré l’âme sœur.

Tutoriel de « l’Association Généalogique du Hainaut Belge » pour accéder aux régistres paroissiaux via le site des archives de l’état ( Transmis par Jean Waroux) :

Archives-Tutorial

ça s’est passé en 1938….

Convoc elect 1938 1 (Copier)

Les élections communales

Introduction: Les grandes étapes du droit de vote en Belgique

  • 3 novembre 1830: il y a 46099 électeurs en Belgique dont 38429 censitaires (ayant le droit de vote en fonction de leurs revenus) et 7670 capacitaires ( ayant le droit de vote grace à leur fonction, leur titre ou leur diplôme ex: notaire, instituteur, curé…etc)
  • 18 avril 1893: le projet Nyssens de suffrage universel élargissant le nombre des électeurs est voté. Le nombre total des électeurs passe à 1.370.687. Néanmoins, le système plural à 1 voix, 2 , 3 , 4 voix par personne est toujours d’application.
  • 16 novembre 1919: Le suffrage universel est d’application pour les élections législatives. Il est cependant limité aux hommes de plus de 21 ans; en outre peuvent également voter, les femmes, héros de la guerre 14-18 et les veuves de guerre.
  • Les femmes obtiennent en 1921 le droit de voter aux élections communales.
  • 1948: Le droit de vote aux législatives est étendu aux femmes. Le suffrage universel pur et simple devient réalité.

Les listes électorales….pour la 1ère fois dans l’histoire du village, une liste électorale socialiste!

5 listes se disputeront le suffrage avec un total de 44 candidats, ce qui montre l’intérêt des gens de Huissignies pour leur politique communale : La liste 1 est « Intérêts communaux 1 » avec en tête le bourgmestre sortant Camille Duquesne, la liste 2 est catholique, la liste 3 est « Intérêts communaux 3 », la liste 4 est « Indépendants » , la liste 5 Socialiste.

Il y a 905 votants recensés et convoqués. La population au 31 décembre 1938 compte 1209 habitants.

Noces d'Or Polydor - Copie

Le bourgmestre sortant Camille Duquesne en allocution durant une fête de noces d’or
(Photo familliale Alain Fagnot)

Le conseil communal sortant est composé de 9 membres: Camille Duquesne (Bourgmestre), Oswald Bourdeau, Dath Louis, Decourty Egide, Houx Alphonse, Laurent Désiré, Broquet Gaston, Labie Oger, Miroir Eloi.

Elect1938 8 (Copier)

Au coeur des revendications électorales:

  • Les travaux de voirie et l’amélioration des chemins de campagne.
  • Les écoles (voyages scolaires à instaurer, récompense aux élèves méritants en fin d’année…), les fournitures scolaires, l’entretien des locaux et bâtiments, la suppression de l’école des adultes.
  • Des subsides aux oeuvres et sociétés locales.
  • Il est aussi question des querelles intestines à propos du voiturage, la mise en place et les comptes des cendrées (utilisées pour les accotements, le trieu…), mais aussi pour les contacts avec les autorités supra communales comme commissaire-voyer, commissaire d’arrondissement….etc.
  • L’accélération des projets en cours (L’école gardienne, l’amélioration du chemin de la Quemogne voté depuis 1935, le prolongement du réseau électrique, le nettoyage et aménagements des lieux insalubres).

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Résultats

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Bourgmestre élu: Egide Decourty

Le parti catholique (Liste du nouveau bourgmestre): 4 élus

La liste socialiste: 1 élu, un certain Lecocq….conseiller communal socialiste pour la 1ère fois dans l’histoire du village.

Liste Intérêts communaux 1: 2 élus

Liste Intérêts communaux 3: 2 élus

Liste Indépendants: Pas d’élus

Les activités socio culturelles

Le village était riche en évènements théâtraux et musicaux dans l’entre-deux guerres et même au-delà dans les années cinquante. Outre la fanfare, existante depuis le début du siècle, on y retrouvait notamment le cercle dramatique « Les Francs Nioufs ».

Comme sociétés organisatrices de ces évènements, on peut citer « Les Anciens Combattants », les JAP, le comité local des « Secours d’hiver » durant la guerre, le cercle philantropique « la Fraternité », la section locale de « L’Oeuvre Nationale de l’Enfance », la Fanfare Communale.

Les matinées théâtrales étaient très souvent suivies d’un bal durant lequel les mères accompagnaient leurs filles à marier….pendant que le père battait la carte au café. Il y avait 2 salles des fêtes: Salle de la Marcotte à la rue de l’église et le Salon Richard Lorphèvre communément appelé Salon Polydor au Trieu.

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Quelques personnalités se détachaient dans l’encadrement de cet engouement socio-culturel :

Désiré Houx (1912-1963) grand animateur de jazz qui avait créé son groupe musical dénommé « Désiré Houx et son orchestre » et ensuite « Les Orphéonistes ». Il assurait la direction musicale de ces divers évènements et dirigeait également les chœurs et ballets. Il fonda avec ses deux frères Géry et Robert les « Ateliers Houx » (Constructions métalliques); endroit actuel des Ets Lambert.

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Sylva Lorphèvre, tenancier du « Salon de La Marcotte », que l’on retrouve régulièrement, directeur théâtral d’opérettes et opéras comiques comme « La Veuve Joyeuse », « Le Pays du Sourire », « Les Saltimbanques »…

Richard Lorphèvre (1894-1962), fils de Polydor Lorphèvre, tenancier et propriétaire de la salle des fêtes du Trieu .

Citons aussi Félix Lorphèvre (1904-1965), boucher à la rue du Pluvinage, le Dr Edouard Trufin (1910-1956), Egide Decourty (1868-1945) bourgmestre.

La ligne de chemin de fer Blaton-Ath

L’ouverture de la ligne de chemin de fer Blaton-Ath en 1877 engendra de nouvelles perspectives professionnelles aux habitants des villages qui quittèrent progressivement le secteur agricole pour aller travailler dans des centres industriels. En 1938, l’industrie du meuble à Ath connait un bel essor avec ses 2 usines Cambier et Carton mais aussi  de nombreux ateliers de menuiserie et d’ébénisterie comme les 2 manufactures Delmée et Gignez. D’un autre côté, le bassin industriel de Mons à Boussu est pourvoyeur de milliers d’emploi grace aux charbonnages et aux industries annexes métallurgiques et chimiques. Des dizaines d’ouvriers de chez-nous, martelaient le pavé de leurs bottines à clous, pour aller prendre le premier train vers 4 heures 30 du matin.

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Sources: Archives familiales diverses, L’Echo de la Dendre, Ath Art et Histoire

Un artisanat rural définitivement disparu: la réalisation de la roue de char en bois et métal…

La roue en bois était l’œuvre de 2 artisans familiers de nos villages ruraux :

le charron et le maréchal-ferrant.

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De lourdes et robustes roues équipaient le charroi agricole: tombereaux de dimensions diverses pour le transport des moissons, des betteraves, du fumier, etc… tirés par les chevaux; de fines et élégantes roues équipaient les cabriolets du boulanger, du laitier ; d’autres plus petites pour les brouettes des maçons et des briquetiers…

L’avènement des roues métalliques équipées de jantes et pneumatiques mettra peu à peu un terme à cet artisanat ancestral après la seconde guerre mondiale.

Le façonnage d’une roue en bois cerclée nécessitait un savoir-faire et une compétence remarquables.

Le dernier charron à Huissignies fut Oscar Martin dont l’atelier se trouvait à la rue du Pluvinage; il réorienta ses activités vers la menuiserie générale en fin de carrière qui se termina dans les années 60.

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Le charron et le charronnage

On commençait par le moyeu (1) qui était extrait d’un tronçon d’orme (bois qui se laissait travailler facilement) ou de chêne, l’arbre étant abattu à la période propice.

Ce tronçon de bois d’un diamètre de 25 à 30 cm pour une longueur de 35 cm était laissé à séjourner dans une mare boueuse ( la « marache » ) ou dans une « tine » remplie d’eau pour durcir le bois. Ensuite, on accèlérait le processus en faisant bouillir pendant 3 heures l’ébauche du moyeu dans une ancienne chaudière à cuire les bouillies du bétail.

Bien sec, le moyeu était ensuite placé au tour pour lui donner la forme prévue, un profil conventionnel, au moyen de la gouge et de la plane. A intervalles réguliers, à l’aide des gouges, on y creuse des mortaises qui vont recevoir les tenons des rayons (3) de la roue.

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On place provisoirement un cercle en fer (ê cherque) autour des mortaises pour éviter que le bois ne se fende.

Les rayons sont préparés, en chêne ou en acacia, ils possèdent une forme particulière. Plus fin à l’avant, ils donnent à la roue une impression de finesse et de légèreté . Plus épais à l’arrière, ils assurent la solidité de la roue. Ils étaient soumis à de longs sèchages naturels avant d’en scier les tenons.

Ils sont enrayés à chaud, à la masse. cette opération est très importante pour la durabilité de la roue.

Une planche pivotante clouée au centre du moyeu  permet d’en contrôler l’inclinaison; un aide, avec un levier, les dirigeant pendant leur placement. L’ensemble était réglé au calibre et le pourtour tracé par la présentation de « modèle du tour de jantes ».

Les tours de jantes (2) faits pour recevoir 2 rayons étaient découpés dans des « dos d’ormes »  selon un gabarit choisi selon le diamètre de la roue. Deux trous sont forés pour recevoir une petite cheville dite goujon (9) qui réunira les tours de jante entre eux . Ceux-ci sont placés ensemble par coups de massue successifs autour de la roue.

On laisse un espace entre les tours de jante (la baie) permettant ainsi le serrage de l’ensemble par le bandage (ou grand cercle) mais ceci est le travail du maréchal-ferrant.

Il faut maintenant laisser le tout sècher pendant plusieurs mois, voire un an; d’ailleurs à la morte saison, le charron prépare généralement une série de roues de divers diamètres.

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  1. Moyeu 2.Tour de jante 3.Rayon (raie) 4. Grand cercle ou bandage 5.Cercles 6. Boîte
      9. Goujon 10. Trou de graissage

Le maréchal-ferrant

Le maréchal-ferrant appelé chez nous en picard « Eul marichau » était un autre personnage indispensable dans la vie rurale, au moins aussi important que le charron auquel il était appelé à collaborer. Son atelier était aussi un lieu de rencontre et de papotte, le foyer engageant à venir se chauffer en hiver.

Le maréchal s’occupe d’abord du moyeu qu’il renforce de 4 crêtes calibrées sur le cône du moyeu. ces crêtes sont portées au rouge et posées sur le moyeu qu’elles enserrent en refroidissant.

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La crête 3 dite « à capiô » protège l’assemblage du moyen et on l’enduit de poix (graisse) pour la préserver de la rouille.

Le maréchal préparait ensuite le bandage (grand cercle) dans un fer plat de 10 cm de large sur 25 mm d’épaisseur tourné et soudé à chaud avec un diamètre intérieur légèrement inférieur à celui du pourtour de la roue non cerclée.

Pour lui donner la courbure nécessaire, on chauffe le fer au foyer de la forge et il est progressivement arqué dans une cintreuse. En l’absence de cette machine, il faut courber le fer à la masse en l’appliquant sur les jantes. Un calibre ou patron sert de guide.

Pour poser le bandage, on choisissait un beau jour, sans pluie ni trop de vent.

Dans la construction de la roue, le ferrage est la phase la plus rapide mais aussi la plus spectaculaire. Elle reste néanmoins celle qui nécessite le plus de dextérité et de précision.

Posé sur le sol de la cour du maréchal ferrant, le cercle (« cherque ») était recouvert de longs copeaux secs auxquels on allait mettre le feu.

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Rapidement, le charron et le forgeron protégés par leur tablier en cuir, chacuns munis de longues tenailles, ils empoignaient le bandage brûlant et le plaçaient sur la roue. Le bois fumait, le bandage prenait sa place…aussitôt on jetait des seaux d’eau préparés par la femme du forgeron.

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Vapeur, craquements, le bandage se rétractait enserrant d’une terrible étreinte le tour de jantes. A peine refroidi, le bandage était boulonné aux jantes, un boulon par deux rais.

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Pour éviter l’usure du moyeu par frottement bois sur fer en roulant, on ajustait une buselure de fonte, conique, les « boîtes » qui s’emboîtaient sur la fusée de l’essieu. Il s’agit d’un manchon en acier muni de deux ailettes ou ergots. Une cavité est creusée au moyen d’un ciseau spécial et les boîtes y sont serties à la masse. (Photos de la famille Boulvin)

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Enfin, on perçait le trou de graissage que le fermier allait copieusement garnir de graisse avant de l’obturer par un bouchon de paille (eul torquette dé’trin).

Placée sur la fusée, la roue était maintenue par une clavette avec un rien de jeu. La roue en tournant devait en effet, disposer d’un certain jeu, ce qui provoquait un bruit caractéristique.

3 familles de maréchaux-ferrants étaient encore en activité à Huissignies après la 2ème guerre mondiale:

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Emile Houx (1882-1969), de la « dynastie légendaire des Houx » de Huissignies de laquelle tous les garçons entre 1900 et 1950 devinrent maréchaux-ferrants, soit à titre d’indépendant soit au service des mines du Borinage. Il termina graduellement ses activités en 1968. Il était installé au Trieu. Les écoliers de l’école communale de l’époque se souviennent de ses coups de marteau sur l’enclume audibles toute la journée.

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Albert Vilette, qui avec son père après la 1ère guerre, fabriquait des machines agricoles telles binoirs, charrues, herses. Gilbert Strebelle, gendre d’Albert Vilette termina les activités dans les années 80. Ils étaient installés à la rue des Huées.

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( Article issu de « L’Echo de la Dendre »)

Eloi Boulvin était issu d’une famille ancestrale de « marichaux« , de père en fils,  depuis le début du 19ème siècle à Huissignies. Installé à la rue des Hauts D’Oignons, il termina ses activités début des années 80.

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Eloi Boulvin, le dernier maréchal-ferrant travaillant sur son enclume. (Photo de la famille Boulvin) 

Sources: Collection familiale de la famille Boulvin; Coup d’oeil sur Beloeil 1981 (Association pour la sauvegarde du patrimoine de Beloeil); Musée de la vie rurale de Huissignies; Wodecq au temps jadis.

Les curés de Huissignies de 1850 à nos jours

  • 1864-1870: Philippe Paulet
  • 1870-1901: Jean Baptiste Bargibant, né à Tournai en 1836 et y ordonné en 1862. Il deviendra ensuite curé à Chièvres et y décédera en 1910.

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    Le départ en 1901 de l’abbé Bargibant, fêté par l’administration communale et la fabrique d’église.

  • 1901-1905: Jules Lechien, né à Seneffe en 1862. Installé curé de Huissignies le 3 novembre 1901, venant de Thuin.
  • 1905-1910: Pierre Jean Lemaître, né à Frasnes les Buissenal en 1866. Installé à Huissignies le 29 octobre 1905 venant de Soignies. Il sera ensuite curé de Ghlin.
  • 1910-1926: Clément Gossiaux, né à Viesville en 1869. Venant de la paroisse de Montignies sur Sambre.
  • 1926-1940: Achille Gallez

        Abbé Gallez 2 (2)

 

  • 1940-1947: Jules Marquegnies   

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  • 1947-1960: Henri Delire

Avant de recevoir la charge de pasteur de Huissignies, l’abbé Delire avait été curé de la paroisse de Grand Monchaut à Ellezelles. Il décédera à Ladeuze début mars 1974 à l’âge de 86 ans. Il est enterré au cimetière de Huissignies.

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Une jolie photo de l’abbé Delire dans son jardin de la rue des Hauts Arbres où il s’était retiré (1967)

  • 1960-1975: Clovis Meerschaut

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Il est néanmoins regrettable de mentionner que son sacerdoce à Huissignies fut entâché par le vente d’une partie du patrimoine de l’église; les bancs de catéchisme et de communion,  et surtout la chaire de vérité de belle allure façonnée par un sculpteur ébéniste de Chièvres en 1748. Ces ventes, avec l’assentiment des autorités de l’époque, permirent de financer le remplacement du dallage en pierre noire par le carrelage actuel et le placement d’un nouveau type de chauffage. A regretter aussi la disparition d’anciennes dalles funéraires avec épitaphe scellées à même le sol de l’église.

  • 1976-1978: Henri Verhelst venant de Bruges
  • 1978-1988: Jules Radelet

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  • 1988-1996: Pierre De Grave

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L’Abbé Degrave sera le premier prêtre qui officiera dans plusieurs paroisses à savoir Huissignies, Ladeuze et Grosage.

Les prêtres suivants s’occuperont de toute l’entité de Chièvres.

Sources: Archives familiales diverses; Les quotidiens Courrier de l’Escaut et Nord Eclair.

 

Emile Labie, un des premiers « hochniot » au Congo belge en 1926…..

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Introduction

En 1874, Stanley, un explorateur britannique, entreprend une mission exploratoire du Congo durant 3 ans pour le compte du Roi Léopold II, suivie d’une phase de conquête.

En 1885, la grande conférence de Berlin à laquelle assistent les délégués de 14 états est organisée dans le but d’effectuer le partage de l’Afrique centrale au profit des nations européennes.

Léopold II considérait déjà, bien avant son accession au trône en 1865, qu’en plein XIXe siècle, la Belgique, alors petit état neutre au milieu de l’Europe, manquait d’envergure et qu’il lui « fallait une colonie ». Le Roi, ambitieux et déjà soucieux d’obtenir des débouchés commerciaux pour son pays, espère élargir, grâce à la colonisation, l’étendue de son règne.

La conférence de Berlin subordonne la reconnaissance d’un état indépendant du Congo et le Roi Léopold II en devient habilement le chef à titre personnel; il pourra ainsi librement réaliser ses vastes projets.

Après de nombreuses missions exploratoires difficiles et des négociations internationales épineuses desquelles le Roi sortira subtilement vainqueur, les frontières définitives de l’état du Congo seront fixées.

A l’époque la Belgique n’a aucune responsabilité dans l’état du Congo, le Roi Léopold II en devient paradoxalement le monarque absolu. Néanmoins, il pourra compter sur la collaboration de nombreux belges pour l’aider dans l’administration de ce grand territoire; un gouvernement central sera d’ailleurs établi à Bruxelles et un gouvernement local  à Boma.

En 1889, le Roi fait un testament léguant le Congo à la Belgique mais comme rien n’est simple dans notre pays, ce legs nécessitera une révision de la constitution (!). Après de nombreuses péripéties tant au niveau belge qu’international, finalement les chambres votent la reprise du Congo par la Belgique en 1908 et la colonie est rebaptisée « Congo Belge ».

Mentionnons néanmoins que Léopold II ne mettra jamais les pieds au Congo!

Léopold II mourra en 1909, à la tête d’une nation coloniale et aura fait de la Belgique, en moins de trente ans, l’une des premières puissances mondiales.

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L’épopée coloniale de la famille d’Emile Labie, racontée par son fils André….

Mon père est né à Huissignies le 4 janvier 1903 d’une famille d’agriculteurs et de briquetiers. Il était le fils de Camille Joseph, âgé de 22 ans et de Labie Elmire âgée de 25 ans tous deux de Huissignies.

Il choisit les études techniques pour devenir électricien et il rêve avant tout d’aventure et d’horizons lointains.

En 1925, il apprit que l’Union Minière du Haut Katanga (*) recrutait pour ses usines au Congo belge, il présente sa candidature et y est engagé comme électricien.

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L’aventure commença en épousant ma mère Mariette Lorphèvre  de Huissignies et dès le lendemain de son mariage, il part seul pour l’Angleterre où il embarque sur un bateau anglais à destination de l’Afrique; à cette époque la Compagnie Maritime Belge n’existait pas encore.

Son voyage dura 25 jours, soit 18 jours de bateau et 7 jours de train. On peut s’étonner aujourd’hui de la longueur du voyage mais en réalité, jusqu’en 1931, l’accès par Le Cap était la voie la plus suivie et la plus rapide pour atteindre le Katanga.

A l’Union Minière, où il fut engagé comme « Wattman », il participera au montage de centrales électriques à vapeur qui alimenteront les usines et la ville d’Elisabethville .

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Mariette et Emile à la maison paternelle de Camille Labie à la rue des Culots     

En 1930, il revient en Belgique en vacances. Afin que le voyage de l’épouse soit payé par l’employeur il fallait avoir travaillé au moins 4 ans au Congo. Après ses vacances, il repart vers l’Afrique, cette fois, accompagné par ma mère.

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Ils pourront désormais habiter dans leur nouvelle maison d’Elisabethville, au quartier Lubumbashi avenue du cuivre; ces habitations, construites par l’employeur, se présentaient en blocs de deux maisons avec un grand jardin.

Je vois le jour en décembre 1934 à Elisabethville.

En 1937, retour en Belgique pour 6 mois de vacances.

1937 Retour vers la Belgique

Les loisirs au Congo étaient partagés entre promenades en vélo, jardinage et natation; la photo et la caméra 8 mm constituaient aussi les passions de mon père.

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Pendant la guerre 40-45, pas de retour en Belgique mais plutôt des vacances en Afrique du sud.

Le jour de la libération de Bruxelles à la fin de la guerre, l’usine fut mise à l’arrêt pour fêter l’évènement et mon père en profita pour faire l’entretien de la cabine électrique mais celle-ci explosa et il fut blessé aux mains et au visage et sa convalescence va durer plusieurs mois.

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A noter que nos aides familiaux congolais, payés par nos soins, logés et nourris, bénéficiaient aussi de tous les avantages extra légaux auxquels avaient droit le personnel de l’Union Minière comme entre autre, les soins de santé gratuits.

Mon parcours scolaire s’effectua au collège de St François de Sales à Elisabethville, suivi d’études techniques au cours du soir.

En 1946, le retour en Belgique fut spécial; le bateau nommé « Elisabethville » qui nous ramenait au pays avait été transformé pendant la guerre pour le transport de troupes; conséquences, les hommes durent dormir dans des hamacs dans les calles pendant que les femmes purent jouir de grands dortoirs à lits superposés. De l’eau salée alimentait les douches.

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Les familles Labie et Lorphèvre venus accueillir « les congolais » à Anvers 

Après 2 semaines de voyage, nous voilà à Anvers où nous attend la famille Labie de Huissignies. Pendant ces vacances, mon père en profite pour me faire visiter Ath, Mons, Tournai, ce qui me permet de prendre connaissance des dégats causés par la guerre. Il organisa une séance cinéma à « la Marcotte », pour permettre ainsi aux habitants de Huissignies de visionner les films qu’il avait tournés au Congo.

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Après nos 6 mois de vacances en Belgique, retour au Congo mais cette fois en avion DC4, ce qui permit à la famille de passer son baptême de l’air.

De 1947 à 1950, mon père travailla toujours comme « Wattman » à la centrale électrique, parfois en 3 poses et même aussi le WE.

Le commerce local était approvisionné par les fermes de l’Union Minière; la plus importante de celles-ci nommée « Elakat » était gérée par René Derumier, un chièvrois.

Ces fermes, appartenant la plupart du temps à des colons indépendants, étaient implantées sur de vastes territoires déboisés tout proches d’Elisabethville et comportaient d’importantes zones d’élevage de bétail gérées comme des ranchs.

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Pour faire les courses, mon père avait acheté une petite Fiat que nous démarrions à la manivelle.

Les soirées se passaient calmement à la maison avec des jeux de société; le soir les habitants profitaient de la fraîcheur pour se promener dans les rues et entamer la conversation avec les voisins.

En 1950, l’Union Minière prend de l’extension, de nouveaux recrutés arrivent, ce qui se traduit par la construction de nouvelles maisons plus modernes; nous déménageons à l’Avenue Limite Sud.

Fin de l’année 1950, retour en Belgique…voyage en avion avec escale d’une semaine à Rome puis en train jusque Bruxelles où nous attend notre nouvelle voiture achetée en transit. Nous surprenons notre famille en nous voyant arriver en voiture à Huissignies.

Les 6 mois de vacance terminés, nous rentrons en bateau afin de ramener la voiture au Congo via Lobito en Angola et de là, nous rentrons au katanga au travers de routes de terre, une véritable péripétie.

Labie Emile Congo (Copier)

Enfin papa changera de fonction, il devient responsable de l’entretien du réseau électrique, ce qui lui permettra de ne plus travailler la nuit.

En 1954, mes parents rentrent en Belgique mais cette fois sans moi car je suis rentré au service militaire à Kamina, où se trouve un important casernement et une des 2 bases aériennes du Congo.

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La force publique qui avait un double rôle de force militaire et de police.

En 1957, il sera admis à la retraite et en même temps devenu grand père. Mes parents font bâtir une maison au Quartier des fleurs à Elisabethville car ils espèrent finir leurs jours au Congo.

Mais, arrive 1960, année de l’indépendance du Congo et son cortège de troubles; ils vont être contraints forcés de rentrer en Belgique.

En 1962, ils décident de rentrer au Congo, espèrant que la situation s’améliore. Ils n’ y restent que deux ans car suite à la tentative de « sécession katangaise », la guerre éclate entre le Katanga et l’ONU. La vie devient impossible à Elisabethville, mes parents devront finalement fuir en abandonnant leur maison et  leurs biens et y laisseront hélas entre autre leurs films et photos.

Ils reviennent définitivement en Belgique et s’installent à Ath….ainsi se termine l’épopée africaine de mes parents.

Emile Labie décèdera le 30 août 1987 à Ixelles. Il est enterré dans le cimetière de son village natal. Son fils André habite Grivegnée et ses 5 petits enfants, 4 filles et 1 garçon, sont dispersés au travers de la Wallonie.

André continua à travailler au Katanga, à l’Union Minière à Likasi et à Elisabethville jusqu’aux évènements tragiques de Kolwezi en 1978 où ils furent retenus en otage par les rebelles katangais. Le retour en Belgique s’imposa après avoir été délivrés par la légion étrangère du 2ème REP de Calvi et par un bataillon de paras belges et de fantassins zaïrois.

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Une famille traditionnelle belge au Congo

D’autres hochniots au Congo……

D’autres jeunes gens de Huissignies suivirent le même parcours qu’Emile Labie au Congo: Jules Devaux  et Adolphe Dath, arrière grand père de Pierre Dath partirent au Congo vers 1927.

Jules Devaux était architecte diplômé de l’école St Luc à Tournai. En novembre 1927, il partait travailler à l’usine de Panda (Likasi) pour l’Union Minière en tant que chef de service de la menuiserie. En 1930, les usines de Panda constituaient le groupe industriel le plus important du Congo belge. En 1931, il fut décidé d’appeler la ville de Panda-Likasi Jadotville en l’honneur du gouverneur de la Société Générale de Belgique Jean JADOT. Après son congé en 1931, il est reparti au Congo mais à Kipushi cette fois, engagé pour la COFOKA (une filiale de l’Union Minière) en tant que conducteur de travaux.

Jules DEVAUX est resté jusqu’en 1946 à Kipushi où, en tant qu’architecte, il y était le représentant de la COFOKA. Cette dernière était chargée de la construction et de la gérance des maisons d’habitation des Européens.

De retour en congé en Belgique vers août-septembre 1946, après la guerre, le service médical de l’Union Minière ne l’a plus laissé retourner au Congo car il était cardiaque et  faisait aussi de l’hypertension artérielle. Il est mort à Bruxelles le 15/9/1954 d’un arrêt cardiaque.

 Après la seconde guerre: Moïse André et son épouse Louise Houx, ainsi que Georges Fauvaux et son épouse Solange Lorphèvre partirent également s’établir au Congo. Ils regagnèrent leur village suite à l’indépendance du Congo en 1960.

Courte et incomplète généalogie de la famille Labie de Huissignies issue de Jules Labie (dit Jules Tisse) né en 1857, décédé en 1945 et de Picron Antoinette née en 1861, décédée en 1927:

  • Ils eurent 4 enfants: Camille (1879-1956), Oscar (1883-1963), Georges (1890-1973) et Silva (1899-1973)
  • Camille eut 2 enfants: Emile évoqué ci-dessus et Georges (Grand Père de Bernard Ramu né en 1905)
  • Oscar eut 1 fils: Alfred (né en 1904), Père de Raymond et Grand Père de Pierre, Michel et Marianne.
  • Georges (né en 1904) eut 1 fille: Lucienne, Mère de Charline Crucq
  • Silva (1899-1973) eut 3 enfants: Marcel, Père de Abel et Elie. Willy, Père de Jean Marie. Lucia, Mère de Anne Marie, André et Daniel.

Mariette Lorphèvre était née en 1904, fille d’ Emile (né en 1860) et de Dubois Alisia (née en 1872). Elle était Soeur jumelle de Félix (décédé en 1965), ancien boucher à la rue du Pluvinage et d’Emilia grand mère d’Abel et Elie Labie.

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Felix Lorphèvre et ses 2 soeurs Mariette et Emilia lors d’un retour de la famille Emile Labie à Anvers

Sources: Collections familiales de la famille Labie de Huissignies (Abel et Martine du Moulin à Vent), André Labie de Grivegnée. Détails de Christine Devaux. Toutes les photos sont d’Emile Labie.

(*) L’Union Minière – dite jusqu’en 1967 Union minière du Haut-Katanga (UMHK) – s’étend sur trois quarts de siècle, soit de sa création en 1906 à sa liquidation en 1981. Ces 75 années peuvent être divisées en deux phases de longueur inégale.

  • De 1906 à 1967, la société exploite directement des mines de cuivre (et accessoirement d’autres métaux) au Katanga congolais. Elle compta jusqu’à 8000 salariès européens et même américains. En 1967, ses actifs sont nationalisés au profit de l’État congolais.
  • De 1967 à 1981, l’Union minière SA exerce en quelque sorte le rôle d’ingénieur-conseil dans les affaires de la SGM (Société générale des minerais). Celle-ci collabore avec la Gécomin (future Gécamines)à la mise en valeur du patrimoine minier du Katanga. D’autre part, l’Union minière s’efforce d’acquérir un nouveau patrimoine minier direct, de diversifier géographiquement ses exploitations et de coordonner l’ensemble des activités du secteur des non ferreux en Belgique. (Wikepédia)

La fête patriotique du 12 septembre 1920, une grande fête populaire….

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Conjointement à l’inauguration du monument aux morts, la commune organisa une fête patriotique exaltant la victoire, l’armée et son chef suprême, la commémoration des disparus, sous la forme d’un magnifique corso fleuri.

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Nous ne possèdons pas de documentation spécifique sur cette fête mémorable hormis quelques cartes postales éditées qui ont traversé le temps et se retrouvent dans de nombreuses collections familiales de Huissignies.

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La famille Fauvaux nous a transmis le discours prononcé à cette occasion par Georges Fauvaux, ancien combattant et instituteur du village.

Voici le texte original rédigé de sa propre main… 

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Inauguration du monument aux morts de la première guerre en 1920

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La Belgique a été particulièrement touchée par la Première Guerre mondiale. La violation de sa neutralité, les atrocités d’août 1914, la résistance héroïque à Liège puis sur l’Yser, les déportations et la faim ont marqué les esprits durablement.

Pour la première fois dans l’histoire, les communes décidèrent d’ériger des monuments et d’entretenir ainsi l’hommage collectif aux soldats disparus lors des combats.

Ces monuments deviennent des témoins visibles de l’histoire; ils sont présents dans le paysage urbain de toutes les communes de Belgique depuis le début des années 1920.

Ils sont placés au centre de l’espace public, sur la place principale ou dans des lieux symboliques: près de la maison communale ou encore près de l’école, de l’église ou du cimetière.

Huissignies inaugura le sien le 12 septembre 1920. Il fut érigé par les anciens militaires, leurs familles et leurs amis.

Construction du monument après la guerre (Copier)

 Durant cette cérémonie, le colonel Hoornaert des chasseurs à pieds eut la tâche symbolique de remettre un drapeau à la jeune société des anciens combattants.

Voici le discours rédigé par Fauvaux Georges (*) et prononcé par le bourgmestre Emile Lelong à cette occasion. 

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Monument Inaugur 14 sept Bourg Lelong 1920 C - Copie

Le monument est érigé au centre d’un enclos, matérialisé par des grilles métalliques  avec un petit portail, des chaînes supportées par des bornes. L’enclos signale un périmètre sacré qui évoque le champ d’honneur.

Monument Inauguration

Sur deux faces du monument, sont gravés les noms des anciens combattants et des déportés. L’érosion du temps ayant fait son oeuvre, les différentes épitaphes sur les quatre faces du monument sont hélas devenues peu lisibles.

Sources: Famille Fauvaux et diverses autres sources familiales de Huissignies.

(*) Georges Fauvaux, ancien instituteur, était l’auteur de la grande majorité des discours officiels de l’époque. 

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