Husseignies, une autre cité d’Arenberg……

Introduction

La famille d’Arenberg constitue un lignage aristocratique d’envergure internationale dans l’Europe du 19ème siècle et de l’ancien régime. Dans les dernières années de l’ancien régime (antérieures à 1794), la maison d’Arenberg figure au 1er rang de la noblesse des Pays Bas autrichiens: ses immenses propriétés, son palais bruxellois (Le Palais d’Egmont), ses châteaux d’Enghien et d’Heverlee, leur mécénat qu’ils exercent sur la scène artistique et intellectuelle leur confèrent une position exceptionnelle que les affres de la Révolution ne remettront guère en question.

La Seigneurie de Husseignies échoit à la Maison d’Arenberg suite au décès de Marguerite de Lalaing en 1650.

Proper Louis D’arenberg (1785-1861)

Le relevé partiel, sur base des matrices cadastrales Popp de 1850, des propriétés Arenberg situées sur le territoire de la Belgique actuelle, totalisait 11.225 hectares de superficie de biens dont 6049 hectares de bois et forêts de feuillus et résineux. 

Qui possède la terre, possède également la puissance et le pouvoir sur les communautés rurales qui y vivent. Contrôler la terre et les bois, c’est disposer de moyens de pression efficaces sur les fermiers, sur les petits artisans (sabotiers, charbonniers, scieurs de long, entrepreneurs de construction…etc) et sur tous les nécessiteux auxquels l’autorisation de pénétrer dans les bois pour y ramasser le bois mort, les fruits sauvages, pour y couper l’herbe et autres libéralités, permettait de survivre.

Il est à mentionner que la Maison d’Arenberg possédait également de nombreuses seigneuries dans le sud de la Hollande, le nord de la France, le Luxembourg et l’Allemagne de l’ouest.

Leurs biens sur Husseignies

En 1850, sur Husseignies, la superficie totale des biens d’Arenberg se chiffre à 234 hectares dont 65 hectares de bois; soit plus d’un tiers de la superficie du village. (Matrice cadastrale du plan Popp)

A la fin de l’ancien régime, cette superficie s’élèvait même à 247 hectares compte tenu des « communs », biens traditionnels de la seigneurie, soit la rue de la Quemogne et les warechais (Trieu, Bas Trieux), le chemin de la Cour et le vivier. 

Exemple de communs appartenant à la Seigneurie dans l’ancien régime: le chemin de la cour (Rue de la Cour) et le chemin de Beloeil à Ath (Rue de la Quemogne). Ces chemins étaient bordés d’arbres qui appartenaient bien sûr à la Seigneurie.

*Plan parcellaire de Husseignies avec les propriétés du Duc d’Arenberg – Cartesius (Partie en rose, vert et rouge pour les bâtiments) : En cliquant sur l’ensemble du lien ci-dessous, vous devriez accéder à la carte des biens de la Maison d’Arenberg sur Husseignies. https://search.arch.be/imageserver/topview.php?FIF=510/510_0713_000/510_0713_000_01104_000/510_0713_000_01104_000_0_0001.jp2

Les terres (160 Hectares)

Elles se situent globalement au nord et à l’ouest du village et sont issues du défrichement (ou dérodation) progressif de la surface boisée primitive; laquelle dérodation s’opéra surtout à partir au 18ème siècle. 

On note :

Le bloc des terres issues du défrichement des Bois de Canteleux à la limite de Beloeil et d’Ellignies Sainte Anne:

Le bloc dit du Bois du Cron Chêne (à gauche en haut de la Djeffe direction Blicquy) dont la dérodation s’opéra  également fin 18ème. Anciennement, à cet endroit, y trônait un chêne majestueux foudroyé par un orage au début des années 70.

D’autres blocs de terre aux lieux-dits : Mont Bruneau, Escloperie, Camp Sintin, L’Enfer, Cannelette.

Les fermages qui résultent de ces dérodations peuvent être consultés aux archives de « La fondation d’Arenberg » à Enghien.

Un défrichement bien géré par la Maison d’Arenberg comme en témoigne ce document (Site des archives de l’état)

Les bois (65.61 hectares)

La partie dite Bois de Husseignies anciennement Bois de la Rosière sur la carte Ferraris, situé au nord, en haut de la Djeffe, à droite de la route vers Blicquy (route soulignée en gras sur la carte ci-dessous) et sur le versant descendant de celle-ci. Cette partie sera défrichée dans la seconde partie du 19ème.

On peut résumer la politique forestière de la Maison d’Arenberg comme suit : la conservation et la valorisation du capital ligneux en s’entourant de sylviculteurs et de régisseurs compétents, en établissant des plans de gestion des forêts, en régularisant les coupes nécessaires, en introduisant des essences exotiques, en créant des voiries forestières et canalisant les eaux, en créant des pépinières et en annonçant les ventes de coupe via la presse locale (en ce qui nous concerne les ventes de bois sont publiées dans L’Echo de la Dendre et l’Observateur). La politique de défrichement sera axée surtout sur les parties de bois isolées et moins rentables ou le long des chemins . Les parcelles defrichées (ou dérodées) seront données en location aux fermiers locaux. 

Le Castelet (ou Bastionnet) (communément appelé « Château Malaise)

Le castelet était la demeure du régisseur (ou bailli) du Duc d’Arenberg; il est situé à la rue de la Cour.

Extrait de la matrice cadastrale du plan Popp (Liste des propriétaires avec les relevés de leurs propriétés foncières bâties et non bâties) : 109 Maison (Castelet) /108 Jardin 41.60 ares /110 Bâtiment rural (Grange) / 111 Verger (2Ha 94) / 107 Etang 21.7 ares / 104 Jardin 11.40 ares / 105 Prés 117 ares / 313 pré 45.10 ares / 315 Terre 38.60 ares

A la mort de Prospère-Louis duc d’Arenberg, le notaire Vandenhouten procède le 7 septembre 1863 au partage de ses biens; le bastionnet revient à la princesse Elisabeth Thérèse Engelberte Leonarda Borghese ou Aldobrandini qui le revend à Florimond Malaise et à ses enfants suivant acte reçu par le notaire Le Tellier d’Ath le 23 février 1871. La princesse est la fille de Marie-Flore d’Arenberg, elle a épousé son Excellence Don Filippo, Prince Lancelloti, propriétaire à Rome. Le moulin à eau et probablement les terres feront aussi partie de l’héritage de la Princesse italienne acté à Ath la même date. (à déterminer aux archives de l’état de Tournai)

Armoiries d’Arenberg au Castelet de Huissignies

Le moulin à eau situé sur la Hunelle

Chaque seigneurie avait son moulin soit à vent soit à eau. Le moulin dit banal servait à moudre les céréales  afin de fabriquer de la farine, matière de base essentielle à la fabrication domestique du pain . Il fallait payer une taxe (banalité) pour utiliser le moulin.

Le moulin était situé à la rue des Hauts Arbres : 595 Maison / 596 Moulin

Sous le régime français et les lois révolutionnaires, le Duc d’Arenberg perdit ses titres et privilèges ainsi que la banalité du moulin, mais resta propriétaire de l’ensemble des biens.

La ferme Delestray

A la rue Joseph Lizon (Anciennement Rue du Pont Goret ou sur les cartes « Chemin de Basècles à Ath »)

408 Maisons (3 bâtiments distincts) / 409 Jardin 4 ares / 421 Verger 38 ares

Sources: La Maison d’Arenberg (Bertrand Goujon), Les biens immobiliers des ducs d’Arenberg dans les anciens Pays-Bas (P-A Tallier). Site des Archives de l’état en Belgique (Cartes et plans de la Famille d’Arenberg). Archives de la Fondation d’Arenberg (Enghien)

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